Médicaments sont ils toujours indispensables ?

Le code de la Santé publique (article L.5111-1) définit ainsi le médicament : « toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l'homme ou chez l'animal ou pouvant leur être administrée, en vue d'établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique. »
Quand un effet secondaire est délétère, il devient un effet indésirable, c'est-à-dire non souhaité. Sa possibilité de survenue représente un risque, qu'il faudra mettre en balance avec l'efficacité thérapeutique, autrement dit le bénéfice attendu pour le patient. Cette mise en perspective des bénéfices attendus et des risques encourus s'appelle précisément « balance bénéfice/risque ».
Les effets indésirables connus figurent obligatoirement sur la notice du médicament, que le patient aura tout loisir de lire, ce qui n'empêchera pas le prescripteur de l'en informer.
Si, pour un patient donné, la balance penche du mauvais côté, le médecin s'abstiendra de lui prescrire le médicament en question, tout en l'informant des raisons de cette décision.

Certains effets secondaires sont tellement fréquents qu'ils en deviennent la rançon à payer en échange de l'efficacité. C'est ce que l'on appelle la tolérance.
Tous les médicaments, en principe, ont des effets observables, mesurables et comparables. C'est d'ailleurs seulement si on peut en observer et en mesurer les effets (la fièvre tombe quand on prend de l'acétaminophène) et les comparer à ceux d'un autre médicament similaire qu'on peut affirmer qu'ils sont efficaces.
Liste non exhaustive des effets indésirables les plus souvent rencontrés
Effets indésirables neurologiques, psychologiques et comportementaux : Vertiges, anorexie, somnolence, agitation, confusion, dépression, irritabilité, insomnie, convulsions, troubles de la vision...
Effets indésirables cutanés et muqueux : Sécheresse cutanée ou muqueuse, alopécie (chute des cheveux), sueurs, flush (rougeur du visage), éruptions, prurit (démangeaisons), œdème, gynécomastie, photosensibilisation...

Effets indésirables digestifs : Ils sont variés et concernent quasiment tous les médicaments : diarrhée, nausées, vomissements, constipation, ballonnements, douleurs abdominales...
Effets indésirables urinaires et sexuels : Rétention urinaire, coloration des urines, lithiase (calculs rénaux ou biliaires), gynécomastie (augmentation de volume des glandes mammaires et de la poitrine), impuissance, troubles de la libido, troubles des règles...
Effets indésirables douloureux : Céphalée, arthralgie (douleur articulaire), myalgie (douleur musculaire), douleurs abdominales...
Autres : Anomalies sanguines, hépatite, toux, fièvre, hypotension orthostatique...
Comme on peut s'en douter, l'industriel qui cherche le traitement d'une
maladie a envie que son investissement de recherche soit rentable. Pour
qu'il le soit, il faut que le médicament puisse être testé puis prescrit
à un grand nombre de malades; que ces malades (ou leur pays) aient de
l'argent; qu'ils se soignent longtemps. Ce qui fait que, en toute bonne
logique économique, les industriels du médicament se focalisent plutôt
sur des « maladies » qui :
• touchent beaucoup de gens (afin d'avoir beaucoup de patients pour les tester);
• ne sont pas très graves et n'affaiblissent pas trop (afin d'éviter que les effets secondaires ne tuent les utilisateurs);
• ont des hauts et des bas (pour qu'on attribue les hauts au médicament et les bas à pas de chance);
• concernent surtout les habitants des pays développés (qui ont de l'argent et sont plutôt en bonne santé).

• L'hypertension : ce n'est pas une maladie, mais un « facteur de risque ». Autrement dit, si vous êtes hypertendu pendant 20 ans, vous risquez de souffrir des conséquences; dans l'immense majorité des cas, manger peu salé et perdre du poids permet de normaliser la tension; et les médicaments antihypertenseurs ne sont pas dénués d'effets secondaires graves.
• L'hypercholestérolémie : ce n'est pas une maladie, mais un « facteur de risque » encore moins grave que l'hypertension. En dehors des rares familles dont tous les membres ont un cholestérol très élevé dès l'enfance (et elles sont rares), seuls les hommes de plus de 50 ans qui ont déjà eu un infarctus ou un accident vasculaire ont un intérêt (démontré) à faire baisser leur cholestérol; autant dire que 95 % des patients qui prennent un médicament pour faire baisser le cholestérol n'en ont pas besoin

.• Les brûlures d'estomac par « reflux acide »; elles sont souvent
liées au type d'alimentation, au poids, au tabac; tous éléments
accessibles à des modifications pouvant faire disparaître les symptômes.
?
• Le diabète de type 2, ou « diabète gras », qui est
essentiellement lié au surpoids et à une alimentation mal équilibrée;
c'est aussi un facteur de risque (de diabète 1, qui nécessite la prise
d'insuline injectable, et de ses conséquences); la perte de poids et la
diététique sont le plus souvent suffisantes pour régulariser les
anomalies du sucre sanguin.
• La dépression; en dehors des formes graves (la « mélancolie », qui peut conduire au suicide), la plupart des dépressions sont « réactionnelles » (consécutives à un stress ou un événement de la vie) et guérissent seules ou avec un soutien psychologique, familial ou professionnel; la plupart des médicaments utilisés pour les soigner, en revanche, sont notoirement addictifs et peuvent entraîner des réactions graves;
Après ces quelques éclaircissements, il est compréhensible que de plus en plus de personnes reviennent vers des méthodes plus naturelles, moins industrielles reconnues pour certaines depuis des millénaires. C'est le cas de l'Aloe vera .

source : passeport santé, doctissimo, vocabulaire médical